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Publié le : 02/01/2009 12:43:23
Mise à jour le : 02/01/2009 12:43:18
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Bilan 2008 et perspectives 2009 pour Microsoft


2008 fût une année agitée pour Microsoft.

Si l'essentiel de la couverture médiatique dont a bénéficié Microsoft a porté sur trois sujets essentiels : le départ de Bill Gates, les tentatives de rachat de Yahoo et les déboires persistants de Vista, l'activité de l'éditeur a été beaucoup plus riche que ce raccourci succinct pourrait le laisser paraître et beaucoup de signes laissent présager d'une année 2009 une nouvelle fois riche en annonces et rebondissements.
 

De façon à couvrir aussi exhaustivement que possible les épisodes marquants de cette année qui s'achève, je regrouperai ceux-ci en différents thèmes : poste de travail, infrastructure système, développement, Software + Services, Mobile, grand public et institutionnel.
 

Poste de travail : Le début de la fin de Vista, la relève Windows 7 

Vista est manifestement né sous une mauvaise étoile ... Jamais une version de Windows n'avait autant fait parler d'elle dans le mauvais sens du terme. Même le justement dénigré Windows ME n'avait pas « bénéficié » d'une telle couverture. Quoiqu'en dise Steve Ballmer qui continue de défendre contre toute évidence un bilan positif, Vista traîne une réputation telle qu'aucune campagne de communication ne pourra redorer son image. 

Microsoft lui-même laisse à penser qu'il a cessé de croire qu'il pourrait redresser la situation. Après avoir laissé le champ libre à Apple pendant ce qui semblait une éternité, l'éditeur devait finalement tenter de rectifier une image désastreuse avec sa campagne «  I am a PC » qui avait pour objectif de redorer le blason de Windows plus que celui de Vista. Le choix du nom du successeur de ce dernier, Windows 7 est une indication que Microsoft réinvestit dans la « marque » Windows et abandonne sa déclinaison « Vista ». 

L'abandon implicite de Vista se produit au moment où paradoxalement ce système semble atteindre sa maturité. Si le SP1 sorti en février avait corrigé un grand nombre de problèmes et sensiblement amélioré la performance du système, le SP2 dont j'ai installé la bêta 2 semble apporter la couche de finition qui donne une sensation de fluidité et de confort dans l'utilisation de Vista. Jamais en près de 30 mois d'utilisation de Vista, mon PC n'a tourné aussi bien, et c'est précisément à ce moment que le successeur de Vista pointe son nez !

Windows 7 justement, a marqué l'année écoulée en faisant une apparition remarquée lors de la PDC de fin Octobre. La plupart des évaluations de la pré-bêta de Windows 7 ont souligné la qualité de cette version à ce stade du développement et ont à contrario rappelé l'état de délabrement de la bêta 1 de Vista. C'est peu de dire que ni Microsoft, ni son écosystème n'étaient prêts lors du lancement de Vista. Sous la houlette de Steven Sinfosfky, Microsoft a tiré les leçons de la débâcle Vista et méthodiquement adressé toutes les insuffisances qui ont accompagné son lancement.

Une bêta 1 justement devrait être disponible courant Janvier, bêta que beaucoup d'observateurs qualifient déjà de quasi Release Candidate tant le développement semble avancé. Si tel est le cas, Windows 7 devrait être finalisé beaucoup plus tôt que l'on ne l'attend, peut être à l'été, et pourrait représenter la (bonne) surprise de l'année 2009.

Infrastructure système : le rouleau compresseur Windows Server 2008 

2008 fût une année féconde pour la division Serveur de Microsoft.

En lançant Windows Server 2008 en Février, Hyper-V au mois de Juin, SQL Server 2008 en Août, la version High Performance Computing de Windows Server en Septembre et enfin Small Business Server et Essential Business Server 2008 en Novembre, Microsoft a renouvelé de fond en comble son offre et conforté encore un peu plus sa position de fournisseur incontournable de logiciels d'infrastructure système et réseaux.

Si Microsoft a perdu un peu de terrain en 2008 sur le poste de travail, sa position en entreprise n'en a pas été affectée pour autant compte tenu de sa position de force sur le serveur.
C'est un point qui est curieusement peu souligné mais la position de Windows Server sur le marché du serveur est pratiquement aussi importante que celle de Windows sur le poste de travail. En dominant de la tête et des épaules ce marché, Microsoft a pu renouveler avec succès sa stratégie de plateforme qui lui permet de faire de ses applications serveurs que sont Exchange, SQL Server, SharePoint Server et Communications Server les leaders de leurs catégories respectives.

Enfin, en lançant Hyper-V comme promis, Microsoft aura su en 2008 gérer le risque de se voir dépasser définitivement par VMware sur le front de la virtualisation et commencer à regagner des parts de marché grâce à un politique de prix agressive et à une offre de management intégrée dont ne dispose pas son concurrent.
 

Développement :

Silverlight 2.0 ou les ambitions de Microsoft sur le marché du RIA

Même si Microsoft a « lancé » Visual Studio 2008 en Février, le produit étant déjà disponible en 2007, la véritable nouveauté a résidé dans Silverlight 2.0 qui a permis à l'éditeur de se positionner comme un challenger crédible vis-à-vis d'Adobe et de sa plateforme Flash/Flex.

Officiellement finalisé en Octobre 2008, Silverlight serait déjà installé sur environ un PC sur quatre d'après Microsoft. Quoique cette assertion puisse sembler un peu optimiste, Silverlight aura fait ses preuves en devenant la plateforme de streaming de MSNBC pour la diffusion des JO de Pékin et en établissant au passage quelques records d'usage en matière de vidéo sur Internet.

Adobe continue à dominer largement ce marché mais n'est plus désormais seul ou presque et l'arrivée probable de la version 3.0 de Silverlight en 2009 va contribuer à exacerber cette rivalité.

Cloud computing : la poursuite de la stratégie Software + Services et l'arrivée d'Azure

2008 aura vu Microsoft franchir quelques étapes significatives en annonçant à la fois son offre  de services hébergé « Online Services » mais également en dévoilant une plateforme conçue pour le « cloud » appelée Azure, lors de sa Professional Developer Conference qui s'est tenue fin Octobre. 

L'offre « Online Services » consiste dans l'hébergement, directement par Microsoft, de services de messagerie et de collaboration reposant sur Exchange et SharePoint Server. Ces services qui seront disponibles en Europe en 2009 permettent, moyennant une redevance mensuelle par poste, d'externaliser des services qui pourraient être considérés comme des « commodities » si leur contenu ne posait pas la question de la confidentialité des données de l'entreprise.

Malgré cela, Microsoft escompte toujours que la moitié des postes clients Exchange seront connectés à un serveur hébergé dans les cinq à venir. 
 

Si Microsoft proposait depuis longtemps une version Web d'Outlook avec OWA, cet outil sera bientôt rejoint par Word, Excel, PowerPoint et OneNote dont les versions Web devraient faire leur apparition en 2009.
Enfin Azure représente l'annonce officielle de la disponibilité prochaine de Windows en tant que plateforme destinée à héberger des applications accessible via le Web. Azure représente la réponse de Microsoft à Amazon Elastic Computing, Google Apps Engine, les plateformes de Salesforce ou même de Facebook.

Azure permettra de développer des applications qui bénéficieront d'une capacité de montée en charge sans commune mesure avec ce que peuvent se permettre la plupart des entreprises, sans parler des startups. Azure se différenciera également en donnant accès, moyennant paiement, aux données de la myriade de ses services « Live » et en permettant ainsi de monétiser les près de 500 000 millions d'utilisateurs de Messenger, Hotmail et autres services.
 

L'annonce d'Azure n'était qu'une annonce, une offre commerciale ne devant pas intervenir avant fin 2009, mais une annonce qui sous tend une vision, celle de Ray Ozzie qui succède à Bill Gates en tant qu'architecte technique de Microsoft et qui pilote depuis trois ans la transformation de l'éditeur en un acteur essentiel du cloud computing.

Plateforme Mobile : Microsoft fait le dos rond en attendant Windows Mobile 7
 Au-delà du search et beaucoup plus encore que sur le poste de travail, Microsoft est menacé sur la plateforme mobile. N'ayant pas su anticiper la rupture qu'Apple devait créer avec l'introduction de l'iPhone, trop lent à réagir, Microsoft a été particulièrement silencieux en 2008 sur ce front et se refuse toujours à communiquer sur sa roadmap produit.

Tout juste s'attend t'on en 2009 à Windows Mobile 6.5, une version de transition, en attendant la version 7 de Windows Mobile qui devrait permettre à Microsoft de revenir dans la course si elle n'arrive pas trop tard. On parle de fin 2009 mais rien d'officiel n'a filtré à ce sujet.

L'iPhone se vend désormais mieux que toutes les versions de terminaux Windows Mobile confondus et paradoxalement, c'est Apple qui propose le meilleur service aux utilisateurs en leur donnant accès aux mises à jour, ce que Microsoft qui dépend des opérateurs dans ce domaine, n'est pas en mesure de réaliser. 
 

La flexibilité du monde PC qui représentait un des avantages historiques de Microsoft ne s'applique pas dans le monde du mobile et les constructeurs comme Apple ou RIM qui maîtrisent la plateforme matérielle et logicielle bénéficient d'un avantage compétitif par rapport aux seul éditeurs comme Microsoft mais également Google. 
 

Grand Public : Le succès de la Xbox 360, les inconnues de la stratégie multimédia. 
 

Menacé en début d'année par la montée de la PS3, Microsoft a su redonner de l'élan à sa console de jeux grâce à un catalogue de jeux de qualité, une réduction agressive des prix et en lançant une nouvelle version de l'interface de sa console qui permet, aux Etats-Unis, de visionner un catalogue de films étendus. Même si la Wii continue de dominer largement les ventes, la division Xbox devrait pouvoir continuer de dégager des bénéfices et de conforter la position de Microsoft en tant que plateforme multimédia dans le grand public. 
 

Ce qui est par contre beaucoup plus nébuleux consiste dans les évolutions de cette plateforme. La stratégie de Microsoft dans ce domaine est pour le moins confuse. Avec la Xbox 360, Windows Media Center et Windows Home Server, Microsoft dispose de différentes offres plus ou moins bien intégrées et on attend dans ce domaine la formulation d'une direction qui tarde à venir.

Steve Ballmer dans quelques jours va donner le « keynote » du CES 2009, succédant pour la première fois à Bill Gates dans cet exercice, et devrait procéder à des annonces qui reposeront sur Windows 7 et dévoileront peut être les contours d'une nouvelle stratégie multimédia. 
 

Institutionnel : le départ de Bill Gates, l'échec du rachat de Yahoo 
 

Après avoir fondé cette société en 1975, Bill Gates devait finalement céder les rênes de son empire comme il s'y était lui-même engagé en 2006, pour se consacrer essentiellement à sa fondation.
Ce départ, planifié de longue date, s'est produit dans une atmosphère relativement sereine, Microsoft ayant eu le temps de se préparer à cette échéance. Sauf évènement imprévu, l'après Bill Gates ne devrait pas marquer une rupture avec ce qui a précédé. Steve Ballmer, avec qui Gates travaillait depuis 20 ans, a eu le temps de prendre ses marques et de recruter une équipe de managers parmi lesquels on compte Kevin Turner (COO, un ancien de Wal Mart), Stephen Elop (Business Division, i.e. Office, Exchange, SharePoint, ...) Robbie Bach (Xbox, Zune, ...), Ray Ozzie (Chief Software Architect), Bob Muglia (Server & Tools), Steven Sinofsky (Windows) et enfin recruté dernièrement Qi Lu en provenance de Yahoo.
 

Beaucoup plus que le départ de Bill Gates, c'est la tentative avortée de rachat de Yahoo qui aura marqué l'actualité institutionnelle de Microsoft en 2008. Ces tentatives ont rapidement tourné au mauvais feuilleton ponctué d'aller et retours, d'abandons, de démentis  pour finalement se conclure par un retrait de Steve Ballmer après qu'une ultime offre de près de 45 milliards de $ ait été rejetée par Jerry Yang.

Rétrospectivement, Ballmer doit se féliciter d'avoir été obligé de renoncer à Yahoo, compte tenu de la crise financière qui a éclaté après la rupture des négociations et qui a ramené la valorisation de Yahoo à un niveau plusieurs fois inférieur à son offre.
 

Difficile de dire ce qui se serait passé si Microsoft était arrivé à ses fins, l'intégration de Yahoo aurait sans doute été lourde et coûteuse et les synergies auraient été limitées tant les duplications de services comparables abondent. Microsoft désormais se dit intéressé par l'activité « search » de Yahoo à l'exclusion de toute autre. Un deal de ce type aurait plus de sens pour Microsoft que le rachat de Yahoo dans son intégralité. Réponse sans doute dans la première moitié de 2009.
 

2009, une année charnière pour Microsoft 
 

2009 sera marquée par l'arrivée de nombreux produits, au premier rang desquels Windows 7 et son complément serveur Windows Server 2008 R2.

Bien qu'il soit prématuré de se prononcer à ce stade sur le succès de Windows 7, un certain nombre d'indices laissent à penser que Microsoft devrait pouvoir s'appuyer sur un produit solide, optimisé, agréable d'utilisation et capable de tire profit de la vague des Netbook pour reprendre une partie du terrain concédé à Apple. 
 

2009 verra également la version finale d'Internet Explorer 8 ainsi que la version 3.0 de Silverlight vraisemblablement annoncée lors de Mix 09 en Mars prochain.

L'éditeur devrait également continuer à récupérer des parts de marché à VMware avec Hyper-V et la version R2 de Windows Server 2008 qui lui donneront une quasi parité fonctionnelle tout en bénéficiant d'un avantage en termes de prix et de management.
 

Microsoft continuera à faire évoluer son offre Online Services et étendra la couverture géographique de son offre qui devrait séduire un nombre important d'entreprises compte tenu de l'impact de la crise sur les budgets des DSI.

La disponibilité d'Azure pourrait intervenir à la fin de 2009 et être la raison d'une nouvelle PDC en Octobre, tout juste un an après celle qui vient d'avoir lieu. Si on y ajoute la disponibilité probable d'Office 14 et des versions Web de la plupart des composants d'Office, Microsoft disposera d'un portefeuille de solutions Web qui lui permettra de couvrir la plupart des segments de ce marché en pleine émergence.
 

Microsoft n'a pas dévoilé toutes ses cartes et conserve quelques surprises sous le manteau, concernant par exemple Office 14 et la roadmap de Windows Mobile qui sera présentée en 2009.
 

2009 pourrait enfin voir la saga Yahoo s'achever par un rachat de la division search ce qui donnerait un peu d'air à sa propre division qui continue à stagner très loin derrière Google.
 

Cette nouvelle année ne sera pas facile, même pour Microsoft. Il y a fort à parier que Microsoft se fera également rattraper par la crise financière qui pèsera inéluctablement sur les investissements informatiques des entreprises comme sur les achats du grand public.
 

Les concurrents de l'éditeur ne seront pas inertes et la compétition qui oppose Microsoft à Google, Adobe, Apple, SalesForce, Oracle, IBM et pas mal d'autres n'a aucune raison de faiblir, bien au contraire.
 

Microsoft dispose néanmoins d'un matelas de 25 milliards de $ et peut compter sur ses contrats pluri annuels (près de 40 % des ses revenus) pour lisser ses résultats et attendre un redémarrage de l'activité dans son secteur.  (Source Hugo Lunardelli ).