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Publié le : 10/08/2009 00:04:49
Mise à jour le : 08/08/2009 12:42:10
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Pour Microsoft, le beurre et l'argent du beurre


Quatre ans de bataille épique, de bluff, de pression, de rendez vous manqués et de révolution de palais. Quatre ans de feuilleton et Microsoft est parvenu enfin à faire tomber la Bastille Yahoo!

Le premier éditeur mondial de logiciels réussit l'exploit d'arrimer à lui le moteur de recherche sur internet certes déclinant, mais tout de même numéro deux du marché. Sans tirer un coup de feu. En l'occurrence sans débourser un dollar.

L'alliance, conclue pour dix ans, ne concerne que  la recherche et la publicité sur internet. Chacun conservera toute sa liberté dans ses autres activités, qu'il s'agisse des sites d'information, des messageries, ou des encarts publicitaires traditionnels.
A priori, les intérêts tirés par Microsoft dans cette affaire sautent aux yeux Ils sont au moins de quatre ordre.

D'abord, en parvenant à s'allier à Yahoo!, Microsoft parvient à se muscler pour commencer à contester (avec 28% de parts de marché cumulées) l'écrasante domination de Google qui contrôle 65% du marché de la recherche en ligne aux Etats-Unis et 67% dans le reste du monde.

Ensuite, la firme de Redmond ne débourse rien alors qu'elle avait été prête à payer, il y a deux ans, 50 milliards de dollars pour racheter Yahoo! (qui valait à l'époque 38 milliards), et 47, 5 milliards de dollars un an plus tard, un prix supérieur de 60% à la valeur de Yahoo en Bourse d'alors.

Qui plus est, Microsoft, en bâtissant ce partenariat, évite une fusion proprement dite qui l'aurait obligé à intégrer et digérer la culture de Yahoo! très différente de la sienne. Ce qui revient à profiter des avantages d'une acquisition sans en supporter les inconvénients. Une fusion globale des deux entreprises était à haut risque tant les modèles des deux entreprises, et leurs systèmes informatiques, sont différents.

Entretemps, faute d''être parvenu à convaincre le précédent management de Yahoo! emmené par son fondateur Jerry Yang, Steve Ballmer a réussi à pousser les actionnaires de Yahoo ! à remercier celui ci et lui substituer un interlocuteur apparemment plus docile.

Enfin, en nouant un accord de dix ans qui passera nécessairement par l'établissement de liens étroits, Microsoft peut espérer tisser des relations exclusives avec les annonceurs de Yahoo! qu'il sera par la suite très compliqué de dénouer.

Dindons de la farce : Les actionnaires de Yahoo! pourraient donc bien se considérer comme les principaux dindons de la farce. D'abord, ils sont passés, à deux reprises, à coté d'une offre de rachat de Microsoft qui leur aurait permis de faire une volumineuse plus value. Yahoo! ne vaut plus aujourd'hui en Bourse qu'à peine la moitié de ce que Microsoft était prêt à payer il y a un an. Et l'accord finalement conclu les prive de toute retombée sonnante et trébuchante.

Ensuite, ils sont priés de croire les promesses que leur fait Carol Bartz. la nouvelle directrice générale de Yahoo!. En fonction de l'accord qui prévoit qu'au cours des cinq prochaines années Microsoft reversera 88% du chiffre d'affaires généré sur les sites Yahoo!, ce dernier devrait engranger en vitesse de croisière des revenus supplémentaires de 500 millions de dollars. Une promesse que Jerry Yang avait justement mise en doute pour justifier l'an dernier son refus de l'offre de Microsoft, jugeant l'accord trop bancal et le cash flow dégagé insuffisant.

Quelle mouche a donc pu piquer le nouveau management de Yahoo! pour conclure aussi vite un accord qui pourrait ressembler à une reddition en rase campagne?

La mauvaise tournure de la course contre la montre contre Google est un élément d'explication. Non seulement Yahoo! continue de perdre du terrain face au rouleau compresseur Google mais il commence à se faire mordre les mollets par Bing, le nouveau moteur de recherche lancé par Microsoft en juin.

Aux dires du site Comscore, Bing se serait déjà arrogé une part de marché de 8,4% aux Etats-Unis, pour l'essentiel aux dépens de Yahoo!. Pour ce dernier, autant s'allier à Microsoft, et adopter la nouvelle technologie de recherche de Bing,  avant qu'il ne soit trop tard et devenir la seule alternative crédible  sur le marché de la recherche en ligne face à Google.

Plutôt qu'être un numéro deux palissant, Yahoo ! pourrait ainsi retrouver la position et la dynamique d'un challenger que beaucoup d'annonceurs, craignant que le marché se consolide autour d'un seul acteur,  seront tentés de choisir pour faire jouer la concurrence.

Pour Microsoft, les vrais défis ne sont peut-être pas là où on les cherche.  La bataille de la recherche en ligne? Elle est elle déjà gagnée par Google.

La vraie bataille à venir, celle des bannières publicitaires et des e-mails est en revanche encore ouverte. Avec Blue Lithium et Right Media, Yahoo! n'est pas mal placé dans ce domaine. Rapproché de aQuantive de Microsoft, l'ensemble pourrait inquiéter Google.

Au delà, Microsoft qui tire plus de 80% de ses recettes de la vente de logiciels, doit surtout se diversifier pour anticiper la concurrence sur le marché des logiciels gratuits destinés aux nouveaux ordinateurs légers (netbooks) que convoite avec gourmandise Google avec Chrome OS.

Pousser les utilisateurs de Yahoo ! vers les futures versions de Windows et Office en ligne est sans doute une idée qui n'a pas échappé à Steve Ballmer. . (Source Slate.fr)