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Publié le : 27/11/2009 08:20:58
Mise à jour le : 21/11/2009 15:39:36
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PDC 2009, première journée : Avec Azure, Microsoft espère attirer les entreprises dans son nuage


Comme en 2008, le coup d'envoi de la PDC fût donné par Ray Ozzie endossant le rôle de Bill Gates pour brosser la vision d'ensemble. Celle-ci consiste dans le mantra « Three screens and the cloud » (3S&TC), introduit par Steve Ballmer au CES de Janvier 2009, qui vient compléter une approche « Software + Services » plus que jamais d'actualité.

Cette première journée devait être consacrée à l'infrastructure cloud, à Azure donc, ainsi qu'aux nombreux outils destinés à faciliter l'utilisation de cette plateforme. La deuxième journée verra les interventions attendues de Steven Sinofsky et de Scott Guthrie, et portera sur le poste client avec une première approche d'IE 9, une présentation de Silverlight 4.0, d'Office 2010 et d'Office Web Applications, c'est-à-dire les composants « clients » de 3S&TC.

Pas de Windows Mobile en dehors de la mention par Ozzie que Windows Phone sera discuté au printemps 2010 à l'occasion de MIX 010, de même que la prochaine génération de Windows Live (la Wave 4).

Si le sujet de cette première journée est moins sexy, il n'en constitue pas moins la colonne vertébrale de la stratégie « cloud » de Microsoft qui tend à prendre de plus en plus d'importance pour l'éditeur.

Sur le plan des annonces, Ray Ozzie a comme prévu annoncé l'entrée en production d'Azure en Janvier 2009, la facturation ne débutant qu'en février de cette même année. Il semble que le calendrier initialement envisagé ait pris un peu de retard, rien de dramatique. Ozzie annonçait également l'entrée en service prochaine de six datacenter destinés à couvrir les trois régions stratégiques que sont l'Amérique du nord (Chicago et San Antonio), l'Europe (centres de Dublin et d'Amsterdam) et enfin l'Asie. Les deux datacenter installés dans chaque région étant notamment en charge de la géo réplication des données.

Ozzie devait ensuite mettre en avant les progrès réalisés avec Azure depuis un an, prenant en compte notamment le feedback de dizaines de milliers de développeurs ayant participé au CTP. Le Chief Software Architect de Microsoft rappelait qu'Azure représente un environnement d'exploitation conçu pour le cloud, un OS du futur et ajoutait que SQL Azure représentait une vraie base de données disponible en tant que service.

Mais l'annonce principale d'Ozzie, outre la disponibilité prochaine d'Azure, devait être celles de PinPoint et de « Dallas ». PinPoint consiste dans une place de marché destiné à mettre en relations les partenaires Microsoft de tous types (hébergeurs, ISVs, ...). PinPoint va héberger 7 000 applications et intégrer 30 000 experts en technologies Microsoft.

Dallas représente de son côté un projet ambitieux visant à héberger dans Azure un grand nombre de bases de données publiques et commerciales (en provenance d'Associated Press, Citysearch, DATA.gov, ESRI, First American Corp., infoUSA.com Inc., NASA, National Geographic TOPO!, NAVTEQ, RiskMetrics Group, the United Nations, WaveMarket Inc. et Weather Central Inc.) à des fins d'analyse et de représentation. Une caractéristique essentielle de Dallas consiste à présenter l'ensemble de ces données, qu'elles qu'en soient les sources, de  manière uniforme en facilitant ainsi le processus de découverte et d'extraction des données.

Ozzie présentait Dallas comme un exemple de Data as a Service, un nouveau modèle d'accès aux données sans équivalent à ma connaissance dans l'univers de Google.

Une démonstration des possibilités de Dallas consistait à analyser des données publiques en provenance de la NASA sur les relevés de leur mission sur Mars et à transformer ces données en représentations 3D représentant la surface de la planète.

Ozzie semblait particulièrement transporté par Dallas, soulignant les possibilités nouvelles qui s'offrent aux chercheurs et aux développeurs de créer de nouveaux types d'applications.

Les évolutions de l'infrastructure :, Une fois la vision présentée, Ozzie devait laisser la scène à Bob Muglia, le président en charge de la division Server & Tools, désormais aussi importante que les divisions Client et Office.

L'essentiel de l'intervention de Muglia a consisté à détailler comment les entreprises allaient pouvoir tirer parti d'Azure en déployant certaines applications dans le cloud et en combinant applications hébergées et applications s'exécutant dans l'Intranet. Cette combinaison reposera sur des outils communs à ces deux espaces, en matière de développement mais aussi de management des applications et des services.

Il s'agissait là d'un repositionnement intéressant d'Azure en direction du marché entreprise qui constitue le cœur de métier et la source principale de revenus de Microsoft. Là ou Azure lors de son introduction en 2008 était présentée comme une plateforme destinée aux applications Web 2.0, aux start-up à la recherche d'élasticité, le focus cette année était clairement mis sur l'entreprise.

Ce recadrage était renforcé par l'annonce d'une série de technologies et d'outils  destinés à faciliter la mise en place d'architectures hybrides composées d'applications « traditionnelles », i.e. hébergées au sein du datacenter de l'entreprise, avec des applications et services situés dans le cloud.

Une démonstration de Kelly Blue Book (KBB.com), un service de ventes de voitures en ligne reposant sur une application Web écrite en .NET, mettait en évidence cette vision. KBB.com s'exécute dans le datacenter de l'entreprise et utilise une version identique hébergée dans Azure lorsque le besoin s'en fait sentir. Jusque là, KBB avait investi dans un second datacenter destiné à assurer la continuité de fonctionnement en cas de défaillance du site principal, mais la société estimait le coût trop élevé.

Sans pratiquement avoir à modifier le code de son application, KBB a installé une nouvelle instance de son service hébergé sous Azure et a mise en place la synchronisation des données entre sa base SQL Server locale et SQL Azure.

Muglia commentant cette démonstration ajoutait que cette synchronisation des données constituait un premier pas mais qu'elle devait s'accompagner de services permettant une gestion des messages entre applications ainsi qu'un système d'authentification destiné à sécuriser les interactions entre applications locales et hébergées.

Cette remarque préludait à l'annonce du projet Sydney qui vise à sécuriser les communications entre applications en s'appuyant sur IPV6 et IPSec, de façon très similaire à DirectAccess dans Windows 7 et Windows Server 2008 R2.

Hébergement de machines virtuelles : Muglia devait également annoncer que pour répondre à la demande de ses clients, Azure serait en mesure d'héberger les machines virtuelles de ses clients de la même façon que si ces machines s'exécutaient sous Hyper-V V2 dans Windows Server 2008 R2. Une entreprise pourra ainsi convertir ses applications internes en format .VHD et choisir de les faire s'exécuter dans Azure comme en interne en fonction du contexte, notamment dans l'hypothèse d'une saturation du datacenter ou bien pour réaliser des économies sur les coûts d'exploitation.

Microsoft prévoit de définir quatre tailles de machines virtuelles parmi lesquelles choisir, chaque option se différenciant par la taille mémoire allouée, l'utilisation de la CPU, l'espace disque et enfin la bande passante utilisée. Il s'agit d'un service équivalent à ce qu'offre déjà Amazon avec EC2.

AppFabric : Bob Muglia devait également annoncer AppFabric, un nouvel outil d'infrastructure qui consiste dans le repackaging de projets connus sous les noms de code « Dublin » et « Velocity » avec les  fonctionnalités issues de .NET services. AppFabric représente le premier serveur d'applications de Microsoft destiné à orchestrer les services utilisés par les applications IIS : les contrôles d'accès, WCF et WF notamment, tout en ajoutant une dimension de caching de façon à booster les temps de réponse. Il s'agit d'un outil de modélisation destiné à gérer les déploiements de ressources dans un contexte hybride, le lieu d'exécution étant secondaire et dépendant du contexte.

Windows Identity Framework (WIF) : Bob Muglia annonçait la disponibilité de WIF, plus connu sous le nom de code Geneva, destiné à faciliter la fédération d'identités pour l'utilisation d'applications s'exécutant dans des environnements hétérogènes. L'utilisation de WIF permettra de mettre en place un SSO (single sign on) donnant accès à Active Directory en interne tout comme à des ressources applicatives hébergées. Selon Bernard Ourghanlian, directeur sécurité de Microsoft France, qui commentait les annonces de la PDC, l'arrivée de WIF est à rapprocher quant à son importance de celle d'Active Directory avec Windows 2000.

System Center : Enfin Muglia démontrait une version beta de System Center Operations Manager destinée à monitorer les applications s'exécutant sous Azure, complétant ainsi la panoplie des outils mis à la disposition des entreprises pour faciliter le portage et la surveillance d'applications s'exécutant dans un environnement hybride.

Les fondements de la stratégie cloud de Microsoft : Cette impressionnante série d'outils annoncés autour d'Azure me semble illustrer un repositionnement de cette plateforme en direction du marché de l'entreprise. Le marché du PaaS (Platform as a Service) est en plein boom et Microsoft se doit se positionner clairement de façon à rattraper le terrain concédé jusqu'ici à Amazon et dans une moindre mesure à Google. Amazon vient justement d'annoncer un SDK destiné à supporter les applications .NET dans son environnement...

La stratégie de Microsoft consiste logiquement à s'appuyer sur ses points forts que sont le nombre important de développeurs .NET en entreprise allié à l'omniprésence d'une infrastructure Windows Server/Active Directory et enfin du succès croissant des outils de la gamme System Center.

En développant une gamme d'outils permettant de mettre en place un système d'information reposant sur une architecture hybride (en partie dans le datacenter, en partie sur le cloud) Microsoft accompagne ses clients en leur permettant de gérer les synchronisations qui devront nécessairement avoir lieu entre ces deux espaces.

La vision présentée par Microsoft est celle de la construction d'un système d'information qui tire parti de la flexibilité du cloud, sans renoncer au contrôle et à la sécurité des applications critiques qui continueront à s'exécuter en interne.

Dans ce nouveau contexte, les collaborateurs utiliseront les ressources applicatives, locales ou hébergées, de façon transparente sans avoir conscience de la plateforme utilisée.

Cette stratégie prolonge la vision Software + Services articulée il y a déjà quelques années et représente une approche plus en phase avec la réalité du terrain que celle du tout Web défendue notamment par Google.

L'ensemble de ces composants ne seront pas tous disponibles lorsqu'Azure fera ses débuts officiels dans quelques semaines, mais les annonces de cette PDC montrent que la voie est tracée et que la roadmap produit est clairement définie.

Le basculement vers le cloud auquel nous assistons représente de toute évidence le phénomène le plus disruptif que l'industrie IT ait connu depuis longtemps comme l'écrit le Gartner Group. Ce changement de paradigme a été anticipé et préparé depuis de longues années par Microsoft qui n'aura pas cette fois-ci été pris au dépourvu.

La transition pour Microsoft d'un business model consistant dans la vente de licences vers un modèle de vente de services reposant sur la notion de souscription n'en sera pas moins une transformation majeure qui s'étalera sans doute sur une dizaine d'années. Les conséquences de cette mutation seront considérables pour l'éditeur tout comme pour son écosystème, à commencer par les changements inévitables du modèle de licencing vers un modèle alternatif qui reste à inventer.

Au-delà des évolutions de l'infrastructure représentée par Azure, il nous reste à découvrir les nouveautés liées au poste client pour compléter le tableau brossé par Ray Ozzie, précisément l'objet du keynote de la deuxième journée. (Source ITR Manager)