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Publié le : 15/01/2010 08:57:49
Mise à jour le : 13/01/2010 10:02:56
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Les défis que Microsoft devra relever en 2010 (2)


Par Hugo Lunardelli (ITR Manager)

Les brèches que Microsoft devra colmater en 2010 : Même si les résultats à court terme semblent assurés, il n'en reste pas moins que Microsoft est vulnérable dans plusieurs domaines clés qui, s'ils ne sont pas adressés, risquent de mettre en cause la capacité de l'éditeur à jouer un rôle majeur dans les années à venir.

L'exemple le plus flagrant est évidemment celui de la téléphonie, ou plutôt celui de l'Internet mobile, déjà mentionné plus haut. La façon dont Apple a réussi à retourner ce marché à son avantage figurera certainement dans les cours de marketing de générations à venir d'étudiants en école de commerce. A contrario, la débâcle de Microsoft, pourrait représenter un modèle d'absence de vision, de complaisance, de routine et d'incapacité à s'adapter.

Ceci étant posé, la messe n'est pas forcément dite et il reste une chance à Microsoft de tenter de revenir et de rattraper une partie du terrain perdu. Face à la concurrence, là encore, d'Apple et de Google, Microsoft dispose de quelques cartes qu'il ne se privera pas d'utiliser.

Apple, c'est sa philosophie, fait cavalier seul et impose ses conditions aux opérateurs qui, s'ils en avaient la possibilité, changeraient volontiers de partenaire en travaillant avec un acteur comme Microsoft et les différents fabricants de terminaux. Reste pour Microsoft à mettre sur le marché une offre suffisamment attractive pour corriger les rapports de force.

Google de son côté vient de procéder à une manœuvre risquée en dévoilant son propre mobile « Nexus One » qui entre en contradiction avec sa volonté affichée de partenariat avec les fabricants de terminaux.

Si Windows Mobile 7 qui va finalement être dévoilé le mois prochain lors du Mobile World Congress à Barcelone tient ses promesses et arrive dans un délai raisonnable, Microsoft peut sans doute encore changer le cours de choses.

Windows Mobile 7 représente un cas à part dans l'histoire de Microsoft. : Peu de produits auront connu une gestation aussi longue, aussi secrète et aussi douloureuse. Pourquoi aura-t-il fallu plus de trois ans à Microsoft pour réagir à l'annonce de l'iPhone reste un mystère. On image que dans un premier temps, la réaction de l'éditeur aura été de dénier l'importance de cette annonce, comme les premiers commentaires moqueurs de Steve Ballmer le laissent à penser. Une fois réalisé sa méprise, il aura certainement fallu pas mal de temps à Microsoft pour réviser ses plans et mettre en chantier une version de Windows Mobile qui puisse tenir la comparaison et si possible faire mieux que l'iPhone. Peut-être Windows Mobile aura-t-il connu un « reset » similaire à celui du développement de Vista ... nul doute que l'histoire tortueuse de cette version finira par percer un jour mais pour l'heure on ne peut que se perdre en conjectures.

Il reste quelques raisons de conserver un optimisme prudent quant à Windows Mobile 7 : Microsoft est parfaitement conscient des enjeux et est à même d'évaluer les chances de succès de son système mobile. On sait peu de choses à ce sujet mais de nombreux indices laissent à penser que son interface sera évidemment tactile et qu'il devrait à minima intégrer un navigateur compétitif supportant notamment Silverlight et Flash. L'éditeur conserve certainement quelques surprises sous le coude pour l'annonce qui interviendra dans quelques semaines.

Sachant que le mantra de Microsoft, rappelé encore récemment pat Ballmer à l'occasion de son keynote du CES, consiste dans une offre englobant les trois écrans que sont le PC, le téléviseur et le mobile, on peut penser que l'éditeur reste confiant dans sa capacité à jouer un rôle important dans ce dernier domaine, sauf à se tirer consciemment une balle dans le pied, ce qui reste peu probable.

La deuxième faiblesse que Microsoft accuse réside bien sûr dans le lent, mais semble-t'il inéluctable, déclin des parts de marché d'Internet Explorer.
Ni Internet Explorer 7, ni même la version 8 n'ont réussis à inverser la tendance. Le forcing actuel de Google pour promouvoir Chrome ainsi que l'accord conclu avec la commission européenne, pour proposer aux utilisateurs de Windows des navigateurs alternatifs, ne vont évidemment pas arranger les choses. Il est donc essentiel pour Microsoft de proposer une version 9 de son navigateur qui non seulement puisse s'aligner sur ses concurrents en termes de performance mais qui aille significativement au-delà pour donner une bonne raison aux utilisateurs de Firefox de reconsidérer le choix de leur navigateur.

La lenteur dont souffre Internet Explorer concerne également le rythme de son développement.
Quand la fondation Mozilla ou Google annoncent régulièrement de nouvelles itérations, même mineures, de leurs navigateurs, Microsoft se distingue par son silence. L'éditeur doit non seulement booster la cadence de développement mais communiquer régulièrement, afin de ne pas laisser le champ libre à ses concurrents qui monopolisent l'attention des utilisateurs.

L'évènement à surveiller dans ce domaine sera MIX10 qui devrait voir Microsoft communiquer sur IE 9.
Le troisième domaine problématique pour Microsoft concerne les services en ligne en général et la messagerie en particulier.
Même si au niveau mondial Hotmail et Messenger voient leurs bases utilisateurs continuer à se développer, la progression plus importante encore de Gmail devrait inquiéter Microsoft.

Sans disposer de données particulières, il me semble désormais que les adresses en @hotmail.com ou .fr tendent à se faire de plus en plus discrètes et à être progressivement remplacées par des comptes Gmail.
Dans ce domaine encore, Google apporte continuellement des évolutions à son service de messagerie qui contrastent avec la lenteur des changements de Hotmail. A tort ou à raison, l'utilisateur averti utilisera aujourd'hui davantage les services de Google pour sa messagerie plutôt que ceux de Microsoft.

Un utilisateur régulier de Gmail est plus enclin une fois connecté à utiliser les services que Google met gratuitement à sa disposition et notamment Calendar, Google Reader et Google Docs, la version grand public de Google Apps.
Google met à la disposition des internautes un ensemble de services qui présentent une certaine cohérence et qui soulignent par contraste la confusion persistante de l'offre de services « Live » de Microsoft.

Même si l'éditeur propose une gamme de services étendue et de qualité, le désordre qui continue de régner entre les différentes modalités de son offre (Live Mesh vs Skydrive par exemple) représente un obstacle à l'adoption de ceux-ci.

Contrairement à Google Docs, la version Web d'Office, n'est toujours pas disponible et semble accuser un retard par rapport à son calendrier de développement. La beta d'Office 2010 prévoit bien l'utilisation de Skydrive pour le stockage et le partage de documents, mais il s'agit visiblement d'un travail inachevé.

Bref, Microsoft a encore beaucoup de travail pour proposer un ensemble de services en ligne intégrés qui apportent le meilleur des deux mondes : connecté et déconnecté.

Dans ce domaine là encore, beaucoup d'annonces sont attendues lors de la conférence développeurs Web de Microsoft appelée « MIX10 ».
L'éditeur doit y dévoiler mi-mars la « Wave 4 » de son offre de services « Live » et en profiter pour clarifier sa stratégie de synchronisation et de stockage en ligne autour de Skydrive. Comme Microsoft l'annonçait lors de la PDC de Novembre 2009, cette conférence traitera également du développement d'applications pour Windows Mobile 7.

Sachant que MIX010 devrait voir le lancement de la version définitive de Silverlight 4.0, cette conférence sera l'évènement à observer pour comprendre les inflexions stratégiques de Microsoft concernant le Web et également pour évaluer la cohérence de ses choix ainsi que leurs chances de succès.

Un dernier mot pour parler de la tablette (« l'ardoise ») que doit annoncer Apple dans quelques jours. Comme on le sait, Steve Ballmer présentait plusieurs prototypes de tablettes basées sur Windows 7 à l'occasion de son keynote du CES le 6 Janvier.

Ballmer n'a pas montré grand-chose, ni dévoilé les spécifications, le prix ou même la date de sortie de cet appareil. Microsoft et HP attendent certainement de connaître les détails de l'annonce d'Apple avant de se positionner vis-à-vis de celle-ci. Toujours est-il que l'enjeu est d'importance en termes d'image pour Microsoft.
Bill Gates est connu pour avoir porté à bout de bras le concept de Tablet PC depuis le début des années 2000. A ce jour, une faible proportion de portables (sans doute entre un et deux %) appartiennent à cette catégorie.

Dans l'hypothèse ou Apple proposerait une tablette aussi innovante que l'était l'iPhone lors de son lancement, la firme de Cupertino aurait fait la preuve une fois de plus de l'incapacité de son concurrent à coller aux attentes du public. 

2010, une année déterminante pour l'avenir de Microsoft : Comme on l'a vu, les défis que l'éditeur devra relever en 2010 sont de taille, sans doute les plus importants que l'éditeur ait jamais eu à affronter.
Il reste à Microsoft à abattre quelques cartes qu'il n'a pas encore dévoilées : Windows Mobile 7 en particulier, une stratégie « Live » révisée et unifiée et quelques jokers, comme Silverlight par exemple.

2010 sera l'année ou l'ensemble des composantes de sa stratégie « Three screens and the cloud » seront enfin rendus publics et où il sera finalement possible de juger de la pertinence et de la force de la stratégie de l'éditeur vis-à-vis de ses formidables concurrents que sont Apple et Google. Levers de rideaux en février à Barcelone et en mars à Las Vegas.