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Publié le : 20/07/2011 14:15:31
Mise à jour le : 15/07/2011 12:02:06
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PCi : Interview de Jas Sandhu, en charge de l'interopérabilité chez Microsoft


Lors de l’Imagine Cup 2011, nous avons rencontré Jas Sandhu, en charge des relations techniques chez Microsoft pour tout ce qui touche à l’interopérabilité. Il travaille notamment avec Jean Paoli, aussi chez Microsoft, co-auteur du XML.

L’occasion se présentait d’en savoir un peu plus sur la manière dont l’interopérabilité fonctionnait chez l’éditeur, et nous avons donc posé nos questions.

PCi : Quel est votre travail chez Microsoft ?
J.S : Je suis ce que l’on appelle un évangéliste technique. Je m’occupe de l’ensemble des relations avec les communautés de produits, de développeurs, de concurrents et d’utilisateurs. Je m’occupe également de maintenir les liens avec les concurrents pour créer des opportunités dont Microsoft n’a pas forcément l’habitude.
Le but de notre équipe est de créer des ponts entre les technologies de Microsoft et celles des concurrents en s’appuyant sur les standards existants. Je travaille avec Jean Paoli, co-créateur du XML, et je suis en quelque sorte le porte-parole officiel pour tout ce qui touche à l’open source et aux standards chez Microsoft.
Je suis passé par plusieurs postes avant d’arriver chez Microsoft. J’ai par exemple travaillé chez Oracle et Silicon Graphics, et j’ai même été consultant pour Apple pendant quelques mois.

Ce poste représente-t-il une difficulté particulière chez Microsoft ?
On ne peut pas dire que le poste soit particulièrement difficile. Il l’est dans un sens, mais il ne s’agit pas d’un combat quotidien. Tout dépend des personnes avec qui je travaille. Quand il s’agit de travailler avec des concurrents et ou des communautés, le travail est souvent simplifié par une volonté commune de trouver des solutions.
De temps en temps, je dois travailler avec certains employés en interne qui, faute d’habitude, ne connaissent rien d’autre que les produits maison. C’est plus compliqué, car certains se demandent pourquoi s’embêter avec d’autres technologies.
L’autre difficulté principale est de faire comprendre plus haut dans la hiérarchie le but de nos initiatives. Il y a une différence entre le terrain, où nous travaillons sur des problèmes concrets, et tout ce qui touche à la finance et au marketing. C’est à nous de convaincre que tout ceci représente un intérêt pour tout le monde.

Comment et pourquoi l’interopérabilité est-elle devenue rapidement un mot important chez Microsoft ?
Cela dépendait jusqu’à présent des produits. Certains utilisent des standards depuis longtemps, mais d’autres produits étaient des univers complets à eux tout seuls.
Ce qui a changé, c’est qu’en quelques années, de très nombreux nouveaux produits sont arrivés, des logiciels comme des appareils, et de nouveaux standards sont apparus. La surface des possibilités s’est donc étendue et le web a largement contribué à cette transformation.
C’est l’arrivée du XML qui a déclenché un vrai courant. Tout le monde pouvait se mettre à communiquer en s’en servant comme d’une base commune. Chez nous, cela s’est traduit par l’arrivée des web services et de SOAP (Simple Object Access Protocol, ndlr). Dans ce domaine, l’interopérabilité est obligatoire et tout repose sur le XML.
Le cloud est globalement plus ouvert aux standards. Chacun dispose de ses produits, et nous avons les nôtres. Il faut que nous puissions accueillir les développeurs qui ont des compétences pour qu’ils puissent les utiliser chez nous. C’est pour cela que nous publions des technologies sous OSP (Open Specifications Promise), voire d’autres directement sous licence open source.
Dans ce domaine, les partenariats sont très importants. Java est un bon exemple. Nous travaillons depuis longtemps avec Sun et maintenant Oracle pour s’assurer que la machine virtuelle fonctionne sans problèmes sous Windows. Le travail effectué sur Java rejaillit sur l’environnement de développement Eclipe. Même chose pour le PHP, pour être certain qu’un serveur web utilisant ce langage fonctionne bien et vite (Fast CGI, ndlr).

Puisque l’on parle de web, pourquoi ce déchainement récent sur HTML5 ?
Parce qu’il s’agit de l’intérêt des clients et des partenaires. De nombreux produits apparaissent et il faut que nous puissions les faire tourner sur notre plateforme. Cela fait longtemps qu’on veut se débarrasser d’Internet Explorer 6, mais il a fallu attendre que HTML5 entre vraiment au W3C, car il n’était avant qu’un groupe de technologies différentes, et parfois même concurrentes.
Le besoin de communiquer avec tous les autres passe donc par le HTML5 et le W3C. Cela permet de créer des groupes de travail, car chaque personne peut lire les spécifications d’un standard d’une manière différente. Au W3C, on peut également s’échanger les tests que chaque acteur rédige pour vérifier son implémentation.

L’implémentation justement : comment faites-vous le tri dans les standards à intégrer dans chaque version d’Internet Explorer ?
Dans notre cas, nous voulons la meilleure implémentation. Internet Explorer 9 n’est qu’un début, parce qu’on s’est arrêté à ce que l’on considérait comme stable. La situation évolue et nous le reflétons dans les Developer Previews d’Internet Explorer 10. On ne peut plus s’arrêter, parce que des navigateurs comme Chrome et Firefox ne s’arrêtent pas. Tout ce qui est à l’état de brouillon mais sur une bonne pente part dans les Developer Preview. Pour ce qui est incertain ou qui provoque encore des doutes (sécurité, façon d’implémenter, etc.), nous envoyons dans les Labs.

Finalement, chaque nouvelle technologie qui arrive provoque toujours les mêmes questions : quels bénéfices pour les clients ? Pour les partenaires ?
Quels sont les grands challenges d’aujourd’hui ? Quels seront ceux de demain à votre avis ?
Notre plus gros défi, aujourd’hui comme demain, est de laisser trainer nos yeux et nos oreilles partout en permanence. On ne s’arrête jamais de regarder ce qui se fait pour ne jamais laisser passer la moindre opportunité.
Un autre défi, c’est la manière dont on fait remonter l’information. Ce que nous constatons au quotidien ne se traduit pas forcément ni immédiatement en produits concrets ou en retours financiers. Nous devons faire comprendre l’importance de ce que nous voyons dans le reste de la société. Pour ça nous utilisons souvent des exemples très concrets justement, comme la confrontation des normes GSM et CDMA, incompatibles entre elles, ou le Wi-Fi qui lui par contre peut être utilisé indifféremment par n’importe quel équipement.
Jamais le nombre de technologies n’a été aussi grand, et jamais il n’a été aussi facile par exemple de se lancer dans le développement. Nous contactons régulièrement les chefs de projets et travaillons à maintenir ce contact. La mission de mon équipe, c’est de recevoir des gens avec une question du type « J’ai un problème sur tel sujet, comment le résoudre ? » et de travailler ensemble à une vraie solution.
La créativité est maintenant partout, et le monde est devenu totalement hétérogène. L’interopérabilité est obligatoire. (Source PCINpact)